Repli tout relatif de l'orge argentine
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Les chiffres parlent d'eux-mêmes : l'Argentine a produit un million de tonnes d'orge supplémentaire par an pendant ces quatre dernières années. Les sources officielles confirment ce boum qui doit beaucoup au déclin du blé dans ce grand pays sud-américain. La moyenne quinquenale 2003-2007 de la sole argentine d'orge a été de 327 000 ha, selon la Bourse aux céréales de Buenos Aires, qui la porte à 1,33 Mha en moyenne sur les trois dernières saisons. A cet égard, les surfaces emblavées cette année, estimées à 1,27 Mha par la même source, restent importantes. D'autant que les implantations sont globalement bonnes.
Ce boum de l'orge doit beaucoup aux difficultés commerciales du blé à l'exportation, mais aussi par la rentabilité du soja semé directement après l'orge et par le dynamisme des exportations d'orges fourragères. L'USDA corrobore cette participation croissante de l'Argentine sur le marché mondial, lui ayant fourni environ 550 000 t en 2009-2010, puis 1,5 Mt en 2010-2011 et, enfin, 2,9 Mt en 2011-2012, réparties selon le groupement de producteurs argentins Aacrea entre 1,8 Mt pour un usage fourrager, et 1,1 Mt d'orge brassicole, en grande partie vers le Brésil.
Cet arrêt de la hausse des surfaces en orge est-il provisoire ? Certes, le retour du blé dans le paysage argentin est une réalité, la culture traditionnelle ayant touché le fond l'an dernier tant au niveau des surfaces que des volumes récoltés. De plus, comme le souligne Santiago del Solar, « la dernière récolte d'orge a été de mauvaise qualité à cause de cas de fusariose. Cela a refroidi les producteurs ». Le président d'Aacrea est optimiste vis-à-vis de la demande des pays d'Afrique. « Les gouvernements de ces pays encouragent la production locale de viande et de lait. Or, l'orge et le maïs que l'Argentine exporte, sont des matières premières presque irremplaçables. »
Marc-Henry André
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